Le livret d’épargne régional (CSLR): épargner pour financer des projets de proximité

On connaissait le succès du financement participatif, voici maintenant l’épargne destinée à l’économie réelle. La pionnière en la matière et la caisse des dépôts et consignations (CDC), qui investit depuis 200 ans l’argent des ménages dans le logement social et les collectivités territoriales.

Comme le montre un récent sondage, 85 % des fonds en provenance des livrets d’épargne réglementée sert à financer les régions. C’est dans cette optique que la célèbre enseigne à l’écureuil a lancé son nouveau livret régional il y a 1 an, destiné à financer des projets purement locaux. Le succès est déjà au rendez-vous et d’autres épargnants vont être séduits par le concept.

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La Caisse d’Épargne collecte 400 millions d’euros pour son livret régional


Il y a 1 an la Caisse d’Épargne lançait 27 livrets innovateurs sur ses 17 caisses régionales. Avec un taux de rémunération proche de celui du livret A, l’objectif était de faire venir les économies des particuliers résidants de la périphérie afin de financer l’économie locale. Dans cette configuration les dépositaires ne sont pas motivés par le placement, mais par le soutien financier apporté à leur région.

Pour un plafond fixé à 750 000 € par livret, les fonds seront utilisés sous forme de prêts à taux d’intérêt avantageux, afin de financer des projets locaux.

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Ca fonctionne

Et il faut croire que ça marche, car selon les chiffres de la Caisse d’Épargne, 30 000 ménages ont souscrit au principe, permettant ainsi de collecter 400 millions d’euros dans toute la France, pour un dépôt moyen de l’ordre de 14 €. Ce principe qui ressemble à s’y méprendre à du financement participatif, s’adresse à des thématiques culturelles et sociales.

En Auvergne l’encours déposé sur le livret régional a permis de rénover les bâtiments d’une association s’occupant de malades sous dialyse. En Ardèche ce n’est ni plus ni moins que la réplique de la grotte Chauvet qui a pu être financée, permettant ainsi de développer le davantage tourisme tout en mettant l’accent sur le patrimoine local.

Donner du sens à son épargne

Selon Mme Corinne Chastre, responsable du projet à la caisse d’épargne, les souscripteurs du livret régional « veulent donner du sens à leur épargne ». Depuis la crise de 2008 les particuliers ne font plus confiance aux banques et encore moins au système financier dans sa globalité.

Le géant Bank Of America n’est pas venu au secours de Lehman Brothers, provoquant sa faillite et celle de beaucoup d’autres par effet domino. Quelques mois plus tard on découvre que Goldman Sachs prêtait à la Grèce au-delà de sa capacité de remboursement, tout en prenant des positions sur sa faillite à travers les marchés financiers.

La banque Dexia, spécialisée dans le financement des communes, proposait des contrats de prêts à taux variable, indexés sur la parité entre l’euro et le Franc suisse.

Lorsque le château de cartes s’est écroulé, le contribuable a dû mettre 2 fois la main à la poche : une première fois au niveau national, une seconde fois au niveau local au travers d’augmentation de taxes locales. Alors aujourd’hui les épargnants apprécient la traçabilité et la transparence de ces livrets destinés à financer l’économie réelle.

La caisse des dépôts et consignations, une épargne durable


épargne durableLes épargnes réglementées que son les LEP (Livret d’Épargne Populaire), LDD (Livret de Développement Durable) et livret A sont gérés à 60 % par la caisse des dépôts et consignations (CDC), et à 40 % par les banques.

Une étude réalisée par l’université Paris Est Marne-la-Vallée et dévoilée en exclusivité par leparisien.fr, montre que plus de 85 % des fonds gérés sont utilisés dans l’économie réelle environnante. Les 15 % restant sont destinés à financer les économies locales d’autres régions.

D’une idée émise par Napoléon, la CDC voit le jour en 1800 et se trouve aujourd’hui sise dans le 7e arrondissement de Paris, avec à sa charge la gestion de 243 milliards d’euros d’actifs en provenance des livrets d’épargne réglementée. Dans la réalité la caisse reçoit également les dépôts des notaires lors de la signature d’actes immobiliers ou de vente à réméré.

Toujours est-il que la CDC consacre 145 milliards d’euros sous forme de prêts destinés à financer le logement social et la politique de la ville. Les intérêts de ces emprunts servent en partie à rémunérer l’épargnant.

La caisse consacre également 23 milliards d’euros pour financer les investissements d’infrastructures locales, telles que les établissements d’enseignement et les structures de transport. Les 75 milliards d’euros restants sont investis dans un portefeuille financier, majoritairement constitué d’actions et d’obligations françaises.

2 milliards d’euros de décollecte

À cette décollecte massive, les responsables de la caisse des dépôts et consignations opposent le durcissement de la loi sur les doubles détentions de livret A. La tendance continue toutefois, avec une décollecte de 1,21 milliards d’euros uniquement pour le mois de février, portant ainsi la fuite à 2,26 milliards d’euros sur les 2 premiers mois de l’année.

Il en faudra plus pour inquiéter la directrice de la caisse des dépôts et consignations, Mme Odile Renaud Basso, qui qualifie la décollecte de « très marginale par rapport à l’encours ». Car les fonds à disposition de la CDC restent aujourd’hui massifs, notamment suite à l’engouement suscité par les livrets d’épargne à capital sécurisé depuis le début de la crise.

La directrice serait même presque tentée de se féliciter de cette charge en moins. Car au vu de la rémunération des marchés d’aujourd’hui, il devient de plus en plus difficile de procurer un rendement intéressant aux épargnants. Dans cette configuration, l’investissement local sous forme de prêts à l’économie réelle prend tout son intérêt.


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