Faillite de l’AGIRC et de l’ARCCO: les français doivent-ils avoir peur pour leur retraite ?

Les Français sont inquiets pour leur retraite, voilà qui n’est pas nouveau et qui ne va pas s’arranger avec le dossier Agirc qui ressort sur la table. En décembre dernier la Cour des Comptes avait mis en garde contre une possible faillite de la retraite complémentaire des cadres, et ce dès 2018.

Aujourd’hui plus d’1 Français sur 2 épargne dans l’espoir d’améliorer sa retraite, mais il ne se fait pas d’illusions et craint qu’il ne puisse pas maintenir un niveau de vie suffisant. Et pourtant en s’y prenant tôt, l’assurance-vie et l’investissement immobilier locatif permettent d’obtenir à terme un complément de retraite suffisant pour maintenir un bon niveau de vie.

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Trouver 5 milliards d’euros par an : mission impossible


La Cour des Comptes avait jeté un pavé dans la mare, lorsque le 18 décembre dernier elle rendait public un rapport intitulé « Garantir l’avenir des retraites complémentaires des salariés ». Le premier paragraphe annonçait la couleur : des perspectives financières alarmantes », et notamment la faillite en vue dès 2018 pour l’Agirc et en 2025 pour l’ARRCO.

Et pourtant les partenaires sociaux impliqués avaient bien fait leur travail depuis 1993, permettant selon les sages de la rue Cambon d’accumuler « d’importantes réserves financières » entre 1998 et 2008. Ce bas de laine devait être suffisant pour absorber le coût des départs en retraite des baby-boomers, sans que les caisses complémentaires n’aient besoin de s’endetter, chose qu’elles n’ont pas droit de faire.

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La faute à la crise ?

Mais entre-temps la crise économique de 2008 a affaibli la croissance et jeté de nombreux cadres et salariés non-cadres sur le marché de l’emploi, affaiblissant ainsi la masse salariale. Aujourd’hui il faudrait trouver 5 milliards d’euros par an pour repousser l’échéance fatale à 2030, ce qui paraît bien compliqué à obtenir de la part des quelques 4 millions de cadres cotisants, pour 2,7 millions de retraités.

Aujourd’hui le marché de l’emploi comporte 22 millions de salariés pour 14 millions de retraités, auxquels les caisses de retraite doivent verser 70 milliards de pensions, dont 23 milliards aux cadres.

Quelles solutions pour sauver les retraites complémentaires ?


L’urgence concerne la retraite complémentaire des cadres, les partenaires sociaux ont ainsi entamé le mardi 17 février des négociations qui dureront 5 mois. Mais leur marge de manœuvre est réduite, et mis à part l’idée d’une réunion de l’Agirc et de l’ARRCO en une seule et même structure, aucune idée nouvelle ne peut être exploitée.

Et encore la fusion des 2 organismes de retraite complémentaire ne permettrait que de réunir 64 milliards d’euros dans la même caisse, tout ça pour faire passer la patate chaude aux générations suivantes.

Les solutions retraite

Il y a bien sûr la solution de repousser l’âge légal de départ en retraite, mesure sans doute autant impopulaire qu’inévitable. La Cour des Comptes propose alors de le reculer progressivement à 62 ans, tout en ne permettant aux cadres de partir en retraite à taux plein qu’à l’âge de 64 ans.

Une décote serait alors appliquée à l’intérieur de cette tranche de 2 ans. Les partenaires sociaux sont partagés : le Medef l’accepte, mais la CGT et la CFTC ne veulent pas en entendre parler.

Il y a également la solution d’augmenter le taux de cotisation de 2,45 points, pour toute la part de salaire supérieur à 3170 €, soit le plafond de la sécurité sociale. Dans l’absolu cela ne représenterait qu’une augmentation de 7,40 € sur un salaire de 4000 € bruts mensuels, mais le Medef n’y est pas très chaud. En revanche la CGT et FO y sont plutôt favorables…

De quelque côté que l’on y regarde, le complément de retraite des cadres qui peut parfois représenter jusqu’à 50 % de leur pension, est plutôt menacé. Pour l’heure les problèmes de l’ARRCO sont laissés de côté, mais il sera trop tard pour s’en préoccuper à l’horizon de 2025.

Les Français prêts à faire des efforts pour leur retraite, mais sans illusion

combien de retraite ?Une étude de HSBC parue en janvier de l’année dernière met en avant la lucidité des salariés français face à leur retraite. 67 % des personnes interrogées déclarent craindre de « rencontrer des difficultés financières à la retraite ».

Et ils ont raison d’y penser, car 75 % des retraités interrogés sont préoccupés par l’impact financier d’un hébergement en maison de retraite médicalisée, de style EHPAD.

Car les actifs d’aujourd’hui connaissent des retraités, or 63 % de ces derniers estiment que leur situation est moins bonne que ce qu’ils n’en attendaient. Ils sont d’ailleurs 41 % à avouer que leur niveau de vie est moins bon qu’auparavant, et 1 retraité sur 2 se voit dans l’obligation de réduire ses dépenses quotidiennes.

Face à cette constatation 50 % des Français se constituent une épargne en vue de leur retraite, 51 % d’entre eux choisissent les assurances-vie, tandis que 49 % se tournent vers l’immobilier locatif.

Les femmes sont les plus inquiètes, elles sont 70 % à craindre de ne pas être en mesure de maintenir un niveau de vie confortable une fois arrivé l’âge de la retraite. Chez les hommes cette proportion reste importante, avec 52 %. C’est dans cette optique que 60 % des femmes interrogées ont réduit leurs dépenses quotidiennes, contre 48 % chez les hommes.

Et pourtant des solutions de complément de retraite existent pour qui s’y prend suffisamment tôt

Plus de la moitié des Français préfèrent l’assurance-vie, mais beaucoup se contentent du support euros qu’ils apprécient pour sa simplicité de compréhension et sa sécurité. Les fonds ainsi obtenus sont garantis jusqu’à hauteur de 300 000 €, et le capital est transmissible à une personne désignée en cas de décès. Le bénéficiaire peut demander une sortie en rente viagère, ainsi lorsque le contrat a été souscrit en commun la rente diminue au décès du premier.

L’autre moitié des Français se tourne donc vers l’investissement immobilier locatif. Ils disposent aujourd’hui d’un avantage de taille : des prêts de taux immobilier de 1,9 % à 2,45 % sur 15 ans. À ce tarif-là il est possible d’emprunter avec un effort personnel compris entre 100 € et 200 €, le loyer versé par le locataire compensant le paiement des mensualités.

Au décès du premier conjoint, le loyer continue d’être versé intégralement à l’époux survivant. En supplément le patrimoine est transmis aux héritiers au décès du dernier vivant. Aujourd’hui le gouvernement incite à l’investissement immobilier locatif, notamment au travers de dispositifs de défiscalisation tels que la loi Pinel.


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