Épargne 2018: les placements préférés des français

Le portrait moyen de l’épargnant français évolue peu. Si son niveau de confiance face à la situation économique augmente ou diminue d’une année à l’autre, ses préoccupations restent les mêmes. Il souhaite sécuriser son capital, bien qu’il soit aujourd’hui plus enclin à prendre des risques pour obtenir un meilleur rendement.

L’assurance-vie en support euro reste son placement préféré, mais il commence à s’intéresser de plus en plus aux obligations. Le dispositif d’investissement locatif en loi Pinel peine encore à le convaincre, bien qu’il en apprécie les avantages fiscaux liés. Voici les préoccupations et les conseils de ménages interrogés par l’institut IFOP.

[smartads]

Comme les agences de notation, l’épargnant reste pessimiste quant aux marchés financiers


L’épargnant français reste pessimiste quant à l’évolution des marchés financiers. Sur l’ensemble des ménages possédant déjà de l’épargne et ayant pour intention de placer leur argent au cours des 2 prochaines années, ils sont 43 % à être optimistes. Avec 1 % de très optimistes, cela laisse 46 % de pessimistes, et 15 % de très pessimistes. Une tendance qui s’accentue sur 1 an, cette année les épargnants ne voient pas d’amélioration dans l’économie planétaire.

Et ils ne sont pas les seuls. Les agences de notation Standard & Poor’s et Fitch pensent que l’année sera difficile pour les assurances-vie. En cause, la volatilité des prix du pétrole et l’instabilité des devises, particulièrement en Europe centrale, au Moyen-Orient et en Afrique.

Sécurité

Lorsque les ménages manquent de visibilité et savent que leur emploi peut être menacé, ils recherchent avant tout la sécurité du capital dans leur placement. L’assurance-vie en euros fait donc de plus en plus d’adeptes, ce qui, aux dires de Fitch et S&P, risque de poser des problèmes de rentabilité aux assureurs.

Car pour verser un rendement fixe, ces derniers doivent être certains que leurs propres placements leur rapportent de l’argent. Or la situation risque d’être difficile de ce point de vue en 2017.

L’épargnant se détache de l’actualité financière

La méfiance des ménages français vis-à-vis de l’économie ne date pas d’hier. Toutefois aujourd’hui ils ne se laissent pas influencer par les nouvelles économiques. Seuls 40 % d’entre eux ont modifié leur comportement de placement, au vu de l’évolution de la conjoncture économique. Mais surtout, une forte proportion de 41 % n’a absolument pas été influencée par les marchés. L’épargnant français est historiquement prudent, et entend bien le rester.

Les placements préférés des ménages français


où placer son argentPour 73 % d’entre eux, il est préférable de choisir un produit à capital garanti cette année, comme le bon vieux livret A et son petit frère le livret B. Les assurances-vie en euros prennent la 2e position dans le cœur des ménages, avec 68 % de voix. Mais les super livrets leur font de la concurrence.

Dès lors que l’on parle de minimiser les risques de perdre l’argent placé, on pense aux obligations. Il est vrai que le marché propose des rendements intéressants, dont le taux d’intérêt varie en fonction du risque. C’est ainsi que des sociétés sûres peuvent proposer 5 % de rendement, tandis que les plus risquées rémunèrent jusqu’à 8 %. Tous les spécialistes recommandent de diversifier un portefeuille d’obligations, afin d’équilibrer le rapport risque/rendement.

Étant donné que l’épargnant pense à sa retraite, en 4e position de ses centres d’intérêt arrive le PERP (Plan Épargne Retraite Populaire), à 57 %. Les assurances-vie multisupports investies en actions et obligations représentent toujours de l’attrait pour 50 % des personnes interrogées. Enfin, le PEA – PME est intéressant pour la moitié des ménages français.

Les investissements immobiliers et les placements en or sont loin derrière

Si l’investissement immobilier locatif dans des logements neufs au travers de dispositif de défiscalisation plaît toujours à 50 % des ménages, cette solution reste toutefois loin derrière celles ne nécessitant pas de prêt immobilier. La surprise vient surtout de l’or, pour lequel 48 % des épargnants considèrent que le moment est venu.

Cela montre bien l’image de valeur refuge qu’apporte le précieux métal jaune, et traduit sans doute une fausse image spéculative véhiculée par la récente hausse historique des cours, au plus fort de la crise économique.

Le 25 juillet 2011, le cours de l’once avait atteint son point culminant à 1837,68 US$, après être parti de 667,33 US$ en juin 2007, alors que l’arrivée de la crise économique était officiellement déclarée aux États-Unis. Ceux qui se sont réfugiés sur l’or ont multiplié leur investissement par 3 en 5 ans.

Les Français préfèrent investir en bourse qu’acheter des parts de SCPI


Curieusement, l’épargnant français si soucieux de sécuriser son capital, préfère investir en bourse plutôt que d’acheter des parts de SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier). Les résultats de l’enquête montrent que 45 % des épargnants considèrent qu’il est temps de choisir d’investir dans la pierre papier, alors qu’ils sont 46 % à préférer se lancer en bourse.

part de SCPI

Mais cette légère différence traduit surtout l’ignorance du public en matière de SCPI. Si le capital n’est pas garanti, les rendements offerts vont de 4,5 % pour les moins performantes, à plus de 6 % pour les meilleurs. Sur toutes les sociétés listées et contrôlées par l’AMF, toutes affichent une valeur supérieure à celle qu’elles avaient il y a 5 ans.

Au vu des inquiétudes des ménages français face à la situation économique, il serait plus logique qu’ils accordent une plus grande place à la pierre papier dans leurs intentions d’investissement, plutôt qu’aux actions.

La disponibilité des fonds est le plus important

L’enquête révèle beaucoup de paradoxes sur le raisonnement des épargnants, sans doute dû à une mauvaise perception de la réalité du marché. On apprend par exemple que la disponibilité des fonds est le facteur le plus important dans un placement. Pour 19 % des personnes interrogées, il s’agit même d’un point primordial. Le niveau du rendement n’arrive qu’en second, et les avantages fiscaux prennent la 3e position.

Si effectivement les fonds épargnés sont disponibles à tout moment dans une assurance-vie, le retrait est plus compliqué dans le cadre d’un PERP. Le meilleur placement que l’on puisse obtenir en termes de capital disponible en cas de coup dur, est le livret bancaire. Certes le rendement n’est pas forcément intéressant, mais l’on trouve des banques ont proposé un taux d’intérêt exceptionnel pendant 5 mois, avec toute nouvelle souscription.


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